#25 - J'apprends à danser avec le chaos à Kuala Lumpur 🇲🇾
Après 5 mois et demi d'aventure, le manque des proches et l'absence de stabilité commencent à peser. Heureusement, mon chemin est toujours parsemé de belles rencontres et d'aventures diverses 💫
"Toute souffrance est causée par le fait d'être au mauvais endroit. Si vous êtes malheureux là où vous êtes, bougez” - Thimoty Leary
J165 - Lundi 6 mars
Je quitte Taman Negara pour rejoindre Kuala Lumpur, capitale malaisienne, à 5h de route. Les immenses arbres de la jungle visitée la semaine dernière sont remplacés par des gratte-ciels qui donnent le vertige.
Je découvre la ville en marchant et je tombe sur une rue animée fort sympathique.
Je compte passer quelques jours ici.
J166 - Mardi 7 mars
Après une matinée studieuse, je retrouve mon allant et l'insouciance de mes débuts dans cette immensité urbaine. Cela doit se sentir : un malais très sympa, Michel, me tape la discute pendant 15 minutes et m'accompagne en me présentant les restaurants du coin.
À mes débuts j'aurais été méfiant, mais j'ai compris que les gens sont parfois juste sympas. C'est le cas de Michel ! Et ça met du baume au cœur ❤️
Une rencontre peut en cacher une autre ! Pas rassasié par mon repas, je change de restaurant. J’échange alors un signe amical avec un autre jeune homme et nous engageons la discussion.
Lui, c'est Ryan, un gallois de 33 ans. Il a un business en ligne et voyage depuis 4 mois. On discute, le courant passe bien. On visite la ville ensemble l'après-midi.
De 14h à 20h, nous avons déambulé dans Kuala Lumpur en discutant, chacun racontant sa vie et ses aventures.
Il m'a parlé, entre autres, de sa vie difficile, un an plus tôt, entre sa rupture amoureuse, une violente pneumonie qu'il a contracté et le décès de sa grand-mère. Le tout, simultanément.
3 leçons de vie m'ont particulièrement marqué :
"Je n'ai jamais eu autant d'argent qu'à ce moment et je n'ai jamais été aussi malheureux." : l'argent doit être une conséquence, mais pas un but en soi.
La vie n'est jamais stable très longtemps. Elle peut nous amener très bas, mais c’est cela qui nous fait apprécier d'autant plus les hauts : aujourd'hui, il est plus heureux et libre que jamais.
Sa priorité numéro 1 désormais : la santé, à travers un mode de vie sain. Sans la santé, rien n'est possible.
J167 - Mercredi 8 mars
Il y a des jours comme ça, le réveil est difficile et l'énergie ne vient pas. Pas grand chose à faire, à part accepter et essayer de se détendre…
J168 - Jeudi 9 mars
Je retrouve Ryan dans l'après-midi. Nous nous baladons de 16h à 20h.
La pluie est au rendez-vous donc nous nous réfugions dans un centre commercial.
J169 - Vendredi 10 mars.
J'ai beaucoup de mal à trouver des interviews. Les gens ne répondent pas. L’enthousiasme du début du projet est retombé, j’ai moins de motivation pour avancer. Résultat : j’agis moins, je réfléchis davantage et donc je doute. Je n’ai pas vraiment de répères au quotidien, j’avance dans l’incertitude géographique, professionnelle et relationnelle. Le manque des proches commence aussi à se faire ressentir.
Mais tout cela fait partie de l’aventure, me rappelle l’essentiel et m’aide à connaître (et repousser) mes limites.
“Sans l'incertitude, l'aventure n'existerait pas.” - Alain Séjourné
J’envisage de quitter Kuala Lumpur qui n’est pas non plus un cadre très apaisant.
J170 - Samedi 11 mars
Je prends un ticket de bus pour l'île de Pangkor.
Le sketch commence : j'allais réserver un Grab (=Uber) et puis je me suis rappelé de ce que m'avait dit Ryan : "les transports en commun sont super ici je te conseille de les utiliser".
Je regarde à l'aide de mon GPS, effectivement, ça a l'air jouable. J'ai 30 minutes de marge. Allons-y gaiement.
Je prends un métro, mais celui-c va dans le sens contraire. L'horloge a tourné : j'ai perdu ma marge.
Dans la panique, je décide de sortir du métro pour appeler un grab, celui-ci indique arriver dans 15 minutes, vraiment trop tardif pour avoir mon bus.
Je cherche donc un taxi : je n'en trouve pas. Je retourne dans la station après avoir perdu 10 minutes, pour retenter l’option métro. Je finis par trouver le bon et arriver à la station de bus. Trop tard hélas… Heureusement, il y en a un autre prévu 2h plus tard, OUF !
Après 4h de bus, le chauffeur m'invite à le rejoindre à l'avant. Il ne parle pas un mot d'anglais mais il cherche à sympathiser !
Il m'ajoute même sur Whats’app et me dit de le contacter si j'ai le moindre souci. Quelle gentillesse gratuite 😁
Je rate le dernier bateau à 3 minutes près pour rejoindre l'île de Pangkor 🥲
Je me retrouve donc “bloqué” dans la petite ville de Lumut et je trouve un lit disponible dans une auberge rudimentaire : celle-ci n’est même pas fermée, ce sont des espèces draps qui remplacent les murs. L’isolation sonore est comme comme vous pouvez l’imaginer, inexistante 😅
Paradoxalement, c’est réconfortant de revivre des aventures farfelues.
Je me rends compte que l’incertitude n’est pas mauvaise en soi. C’est l’inaction dans l’incertitude qui me fait perdre pied.
J’en tire la conclusion suivante :
Incertitude + inaction = doute
Incertitude + action = enthousiasme
J171 - Dimanche 12 mars
J'arrive à Pangkor, dans un hotêl pas très bien placé, mais j’ai la chance de pouvoir m’offrir un peu de confort : une chambre pour moi.
En Malaisie, les logements sont moins nombreux et plus chers. Je repense au Sud de la Thaïlande avec nostalgie : les auberges au top et peu chères, en bord de plage, c'était un vrai luxe !
Quel plaisir cependant de reprendre la marche en nature, pour rejoindre la plage 😍
La solitude et le manque de repères ne sont pas toujours simples à gérer au quotidien. Je navigue à vue et je dois faire avancer ma barque, sans me triturer l’esprit à propos de l’avenir. Vivre pleinement l’instant présent et rester dans l’action.
J’apprends donc à “danser avec le chaos”, en acceptant l’incertitude et en profitant de ses bienfaits : des rencontres improbables et des aventures inédites 🌍
La ressource de la semaine : 10 conseils à la jeunesse de personnalités diverses
PS : Merci d’avoir pris le temps de lire mes aventures 🙏 Si cela vous a plu, vous pouvez cliquer sur le petit ❤️ juste en dessous du titre de cet e-mail, laisser un commentaire ou à me faire un retour par mail/message privé 💬
"J'ai beaucoup de mal à trouver des interviews. Les gens ne répondent pas."
Tu aurais sûrement eu le même sentiment à BKK... Les grandes villes (et les capitales c'est pire) ne sont pas le meilleur endroit pour rencontrer des gens passionnés et qui aiment parler de ce qu'ils font... A Paris, c'est pareil...!!! A Guidel-Plage, c'est mieux...!!!
Jean-Marc
Hello Eliott!! je vois que tu as laissé tomber la moustache...
Bon, la Malaisie, apparemment, c'est pas le top.... C'est bien ce qui m'avait semblé à la lecture de ces deux romans de San Antonio: Malaise en Malaisie suivi de Un bon coup de Malais
Ce qui est réconfortant, c'est que tu trouves tj des jolis coins et des gars sympas au fil de tes pérégrinations
Bises!